On vous a proposé de participer à une réunion

- Un de vos proches a adhéré au système, vous souhaitez le convaincre d'y renoncer, voire de porter plainte,
- Vous y avez adhéré, vous vous posez des questions, vous voulez témoigner de votre expérience,
- Vous n'en avez jamais entendu parler, vous êtes curieux...

Avertissement

Les textes et les schémas du blog ANTICERCLES sont libres de droit mais ne peuvent être reproduits, même partiellement, qu'avec l'autorisation expresse de leur auteur, qui peut être contacté en consultant la rubrique "Qui sommes-nous ?"

Un escroc exemplaire à l'origine des pyramides

Charles Ponzi est un immigré italien arrivé aux Etats-Unis en 1903 avec 2,50 $ en poche (il a tout perdu au jeu durant le voyage). En 1907, il part au Canada et travaille à la Banco Zarossi, une banque qui fonctionne bien car son propriétaire promet 6 % d'intérêts sur les comptes. Malheureusement, les placements de la banque sont désastreux et après avoir tenté de payer les intérêts des premiers clients avec les économies des autres, le propriétaire s'enfuit au Mexique avec une partie de l'argent de ceux qui lui ont fait confiance. Ponzi décide de rentrer aux Etats-Unis. Or, n'ayant pas été payé, il est sans ressource. Il s'introduit chez un ancien client de la banque qu'il sait toujours riche et se signe un chèque en copiant la signature de sa victime. La police ne tarde pas à l'arrêter et Ponzi passe 3 ans en captivité à Montréal. Libéré, il devient passeur pour les immigrants italiens désireux d'entrer aux Etats-Unis, il fait 2 ans à la prison d'Atlanta. Il y rencontre un truand Ignazio "The Wolf" Lupo qui devient son modèle et convainc Ponzi qu'il faut être riche pour avoir la vie facile... 1918, Ponzi s'installe à Boston et tombe amoureux d'une femme qui l'épouse malgré son passé. Il tente de lancer un annuaire des sociétés de Boston financé par la publicité. Il échoue et doit fermer son entreprise, alors qu'il vient d'inventer le concept des pages jaunes. En janvier 1920, Ponzi crée une société appelée "the Securities and Exchange Company". Il doit emprunter 200 $ de meubles pour équiper son entreprise. Son idée est simple : il propose à ses clients un placement basé sur l'achat de coupons postaux internationaux utilisables dans le monde entier pour acheter le même nombre de timbres à un prix fixé en 1907. Or la dévaluation des monnaies européennes permettait d'acheter un coupon européen 1 cent, celui-ci pouvant être échangé contre 6 timbres US à 1 cent soit 600 % de la mise de départ ! A cela, rien d'illégal. Convaincu de son idée, Ponzi propose à quelques proches d'investir dans son affaire en leur promettant 50 % d'intérêts sous 45 jours, 100 % sous 90. Il les rembourse rapidement mais pas avec l'argent des coupons, avec celui d'autres clients convaincus. Heureux de la bonne affaire, ceux-ci en parlent à leurs proches qui affluent en masse. Un mois plus tard, il a déjà ramassé 5000 $. En mars, il en est à 30 000 $, en mai : 420 000, en juillet, à plusieurs millions. Il ne gagne pas vraiment d'argent, il se contente de verser une partie de l'argent qui rentre à ses clients les plus anciens et continue à en faire rentrer de nouveaux. Evidemment, il ne gagne pas d'argent, en fait il perd énormément et très rapidement, la seule solution pour lui est de faire rentrer les investisseurs plus vite qu'il ne les rembourse. Les problèmes commencent quand le vendeur de meubles qui lui a prêté son mobilier finit par se demander comment le type qui était ruiné quelques mois avant est devenu millionnaire en si peu de temps. Cela attire l'attention du Boston Post qui finit par écrire un article élogieux sur Ponzi. Les investisseurs sont de plus en plus nombreux. Ponzi s'achète une maison avec climatisation et piscine chauffée, il fait même venir sa mère d'Italie en première classe. En Italie, il devient un modèle à suivre... A ce moment-là de l'histoire, Ponzi se fait 250 000 $ par jour et a pris des parts dans la banque où il a son compte, la Hanover Trust Bank. C'est à ce moment qu'un analyste financier écrit dans le Post que pour couvrir le paiement des clients de Ponzi, il faudrait que 160 millions de coupons postaux aient été achetés par l'entrepreneur. Or il n'en existe que 27 000 dans le monde ! A partir de là, les gens prennent peur, et le même jour, Ponzi doit rembourser 2 millions de $. Mais il parvient à calmer ses clients et la majorité décide de lui faire confiance. Il engage alors un publicitaire, James McMasters. Celui-ci est tellement suspicieux qu'il finit par le dénoncer au Post qui trouve au même moment des traces du passé de Ponzi. Les agents du FISC débarquent chez l'escroc et ne trouvent pas la moindre trace de coupons. 17 000 personnes viennent de voir leurs économies s'envoler… Ponzi est alors condamné à 5 ans dans une prison fédérale d'où il sort 3 ans 1/2 après pour être condamné à 9 ans en prison fédérale. Avant de revenir en prison pour sa deuxième peine, il s'enfuit en Floride et tente de vendre des terrains qui ne lui appartiennent pas. Découvert, il fuit au Texas où il est capturé. Après sa peine, il est expulsé des Etats-Unis car il n'a jamais obtenu la nationalité américaine. Il rentre en Italie et travaille pour une compagnie aérienne qui couvre le Brésil et qui sera fermée durant la seconde guerre mondiale. Il meurt pauvre à Rio de Janeiro d'une attaque.

Texte publié avec l'aimable autorisation de
Yannick Lejeune, voir le texte original ici.